Teddy-Bunny | ||||
Première transformation : je découpe les sacs de plastique pour les assembler avec du ruban adhésif large. La matière est transformée par l’assemblage, ses réparations font partie de l'objet dans sa durée de vie, affirmant ainsi sa fragilité artisanale. Mais sa réelle transformation n’intervient qu’au moment du gonflage, car Teddy-Bunny est aussi une icône relevant d’une esthétique de consommation marchandisée. C’est à ce moment que la matière devient autre chose, elle passe volontairement d’un assemblage de matériaux pauvres, à un objet qui change de sens, au propre comme au figuré. Deuxième transformation : selon la position du spectateur, cet objet prend une signification, le gonflable apparaît comme un nounours ou bien un lapin, d’où son nom : "Teddy-Bunny". J’ai voulu par cette icône que chacun puisse être interpellé par cette image venue tout droit de l’enfance. Je voulais en premier lieu que ce consensus réunisse pour ensuite mieux dénoncer les sacs plastiques dont il est constitué matériellement. J’utilise ce double discours qui ne prend son sens ou efficacité que dans la troisième transformation. Troisième transformation: ou l’apparition d’une boucle qui fait l’installation. Le gonflable est relié par un tuyau, à une charrette de commissions recouverte de sacs plastiques de la même robe que Teddy-Bunny. Cette charrette contient le système d’alimentation en air. Son couvercle est entre ouvert et laisse déborder des sacs de plastique non transformés. Pour aller plus loin que le message écologiste sur le sac plastique polluant la nature et notre environnement, je voulais mettre en évidence par cette boucle de la cause à l’effet : ce qu’on produit vers ce qu’on en fait, Teddy-Bunny est le témoin d’une esthétique propre à nos sociétés de consommation. |
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